Programme d’enseignement spécifique de littérature étrangère en langue étrangère au cycle terminal de la série littéraire (tel que publié dans le BO spécial n°9 du 30 septembre 2010)
LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE EN LANGUE ÉTRANGÈRE
CYCLE TERMINAL DE LA SÉRIE L
Les objectifs de la discipline
L’enseignement spécifique de littérature étrangère en langue étrangère vise à développer le goût de lire et à augmenter l’exposition de l’élève à la langue en lui donnant accès à un certain niveau d’abstraction et de subtilité. L’étude de la littérature étrangère ouvre un nouvel espace pour une pratique accrue de la langue par l’entraînement et la mise en œuvre de toutes les activités langagières.
Il s’agit aussi d’initier les élèves aux réalités les plus structurantes de la littérature de la langue étudiée : les grands mouvements littéraires et les principales thématiques portés par de grands auteurs, dans le récit, la poésie et le théâtre.
Dans le temps imparti pour cet enseignement, il ne peut être question d’une approche exhaustive. Il s’agit essentiellement de construire des repères solides chez les élèves, de leur donner le goût et l’envie d’aller plus loin, de les familiariser avec la lecture et de les entraîner à la lecture suivie.
Approches
Les grands mouvements littéraires, parce qu’ils rejoignent les moments esthétiques, philosophiques et politiques, inscrivent la littérature dans le cours général de l’Histoire. Ils permettent de situer les œuvres et les auteurs dans une société vivante, et dans une chronologie porteuse de sens. Dès lors qu’ils traversent les cultures, ils offrent la possibilité de croiser les regards, les œuvres et les langues.
Ces mouvements littéraires sont abordés au travers du récit, de la poésie et du théâtre. L’importance respective de chacun de ces genres varie selon les cultures et les époques.
Cette double approche, historique et par genre, permet de dégager la façon spécifique dont chaque littérature s’est produite dans une histoire singulière, soit en inventant une forme qui lui reste propre ou au contraire la déborde, soit en s’emparant de formes nées ailleurs pour leur imprimer un tour particulier. Apparaissent alors des domaines d’influence et de confluence que l’approche comparative permet de mettre en évidence.
Thématiques
En fonction de leur histoire propre et des cultures dont elles sont l’expression, les littératures ont exploré de façon inégale les thématiques proposées ci-après. Le professeur choisit pour chacune des classes du cycle terminal un itinéraire cohérent et structurant.
Je de l’écrivain et jeu de l’écriture
Pistes :
– autobiographie, mémoires, journal intime ;
– l’écrivain dans sa langue, l’écriture comme jouissance esthétique, l’expression des sentiments, la mise en abyme.
La rencontre avec l’autre, l’amour, l’amitié
Pistes :
– le roman épistolaire, l’amour courtois, la poésie mystique, élégiaque ;
– les jeux de l’amour, le couple et le double.
Le personnage, ses figures et ses avatars
Pistes :
– héros mythiques ou légendaires, figures emblématiques ;
– héros et anti-héros, la disparition du personnage.
L’écrivain dans son siècle
Pistes :
– roman social, roman policier, la littérature de guerre et d’après guerre, l’essai, le pamphlet, la satire ;
– le débat d’idées, l’engagement et la résistance, la transgression, la dérision, l’humour.
Voyage, parcours initiatique, exil
Pistes :
– les récits d’exploration, d’évasion, d’aventure, le roman d’apprentissage ;
– le déracinement, l’errance, le retour.
L’imaginaire
Pistes :
– l’étrange et le merveilleux, le fantastique, la science-fiction ;
– l’absurde, l’onirisme, la folie, la métamorphose.
Activités
Lire
Les deux années du cycle terminal permettent d’amener les élèves à « entrer dans la lecture », et notamment de les préparer à lire des œuvres intégrales. La lecture cursive autonome d’au moins une œuvre en langue étrangère dans l’année est recommandée. Les élèves tireront profit des ressources offertes par les centres de documentation et d’information, les bibliothèques et médiathèques.
La lecture d’extraits significatifs d’une même œuvre permet d’une part d’entraîner à la lecture cursive, d’autre part de découvrir des œuvres majeures représentatives.
Écouter, regarder
Entendre ou voir une œuvre jouée facilite ou enrichit sa réception tout en développant la compréhension de l’oral. Les élèves tirent le plus grand bénéfice d’une confrontation à des supports et des situations variés. Les lectures publiques, les livres audio, les adaptations radiophoniques, cinématographiques, théâtrales ou musicales sont autant de moyens susceptibles de créer une sensibilité au fait littéraire.
Interpréter
L’œuvre est interrogée aussi par la manière dont elle est lue (critiques), interprétée ou adaptée (réécritures, mises en scène, chanson) au théâtre, au cinéma, à l’opéra, etc. On peut suivre ainsi les multiples transformations d’une œuvre, d’un mythe ou d’un personnage.
Des activités variées permettent une appropriation active de ce travail :
– mémoriser et mettre en voix un texte avec une illustration musicale ;
– enregistrer un feuilleton radiophonique à partir d’une nouvelle ;
– réaliser un message radiophonique ou télévisuel pour faire partager un coup de coeur pour un auteur ou un livre, annoncer la diffusion de l’adaptation cinématographique d’une œuvre littéraire ;
– interpréter un personnage de roman mis en scène dans un autre lieu, un autre contexte ou une autre époque, etc.
Écrire
L’écriture est fondamentale dans la pratique de la langue : il s’agit de mettre en œuvre autour de tâches communicatives complexes les connaissances et les compétences que l’élève a acquises. L’apprentissage de l’écriture fait l’objet d’un entraînement méthodique et régulier, à travers des travaux variés tels que :
– écrire à la manière de. ;
– changer une clausule de chapitre ;
– étoffer un dialogue, une description ;
– introduire un personnage supplémentaire dans le récit ;
– changer de point de vue ;
– préparer, réaliser et rendre compte d’une interview de l’auteur ;
– animer un blog littéraire ou un café littéraire virtuel ;
– rédiger la quatrième de couverture ou l’avant-propos ;
– élaborer un scénarimage ou des didascalies pour l’adaptation au théâtre ou au cinéma ;
– exploiter des recherches complémentaires pour rédiger l’article du critique littéraire, etc.
Du niveau « seuil » B1 au niveau « avancé » B2
Passer du niveau seuil B1 au niveau avancé B2 dans l’échelle du Cadre européen commun de référence pour les langues constitue un progrès important dans la maîtrise de la langue apprise. Si ces deux niveaux relèvent bien de celui de l’utilisateur indépendant, la différence qui les sépare représente un degré de complexité et d’autonomie supplémentaires que l’on peut résumer comme suit :
En réception, l’élève est capable :
– de comprendre l’essentiel de messages oraux élaborés (débats, exposés, émissions radiophoniques ou télévisées, films de fiction ou documentaires) et de textes longs, sur une gamme étendue de sujets ;
– de suivre une argumentation complexe énoncée dans un langage standard ;
– d’effectuer un travail interprétatif qui, au-delà de l’explicite, vise une compréhension de l’implicite ;
– d’identifier le point de vue du locuteur ;
– d’un grand degré d’autonomie en lecture.
En production, l’élève est capable :
– de s’exprimer de manière détaillée et organisée sur une gamme étendue de sujets relatifs à ses centres d’intérêts ou à ses domaines de connaissance ;
– de présenter, de reformuler, d’expliquer ou de commenter, de façon construite, avec finesse et précision, par écrit ou par oral, des documents écrits ou oraux comportant une information ou un ensemble d’informations, des opinions et points de vue ;
– de défendre différents points de vue et opinions ;
– de conduire une argumentation claire et nuancée.
En interaction, l’élève est capable :
– de participer à une situation de dialogue à deux ou plusieurs personnes, en s’exprimant avec spontanéité et aisance, y compris avec des locuteurs natifs ;
– de participer à des conversations assez longues tout en réagissant aux arguments d’autrui et en argumentant.
Descripteurs du CECRL
Du niveau « avancé » B2 au niveau « autonome » C1
Le passage du niveau B (utilisateur indépendant) au niveau C (utilisateur expérimenté) marque un nouveau changement d’échelle dans la maîtrise de la langue.
En réception, l’élève est capable :
– de comprendre dans le détail des interventions ou des textes longs et complexes, qu’ils se rapportent ou non à son domaine de connaissance ;
– d’apprécier les différences de style et d’identifier les points de vue, explicites ou implicites.
En production, l’élève est capable :
– de s’exprimer sur des sujets complexes de manière détaillée et pragmatique pour parvenir à ses fins ;
– de susciter une réaction, un sentiment précis chez son interlocuteur en utilisant une langue sûre et un style approprié.
En interaction, l’élève est capable :
– de s’exprimer avec spontanéité et pertinence sur des sujets abstraits, complexes et non familiers ;
– de maîtriser les contenus et les codes et argumenter de manière pertinente.
ÉTENDUE DU VOCABULAIRE
- B2 Possède une bonne gamme de vocabulaire pour les sujets relatifs à son domaine et les sujets les plus généraux. Peut varier sa formulation pour éviter de répétitions fréquentes, mais des lacunes lexicales peuvent encore provoquer des hésitations et l’usage de périphrases.
- B1 Possède un vocabulaire suffisant pour s’exprimer à l’aide de périphrases sur la plupart des sujets relatifs à sa vie quotidienne tels que la famille, les loisirs et les centres d’intérêt, le travail, les voyages et l’actualité.
MAÎTRISE DU VOCABULAIRE
- B2 L’exactitude du vocabulaire est généralement élevée bien que des confusions et le choix de mots incorrects se produisent sans gêner la communication.
- B1 Montre une bonne maîtrise du vocabulaire élémentaire mais des erreurs sérieuses se produisent encore quand il s’agit d’exprimer une pensée plus complexe.
CORRECTION GRAMMATICALE
- B2 A un bon contrôle grammatical ; des bévues occasionnelles, des erreurs non systématiques et de petites fautes syntaxiques peuvent encore se produire mais elles sont rares et peuvent souvent être corrigées rétrospectivement.
A un assez bon contrôle grammatical. Ne fait pas de fautes conduisant à des malentendus
- B1 Communique avec une correction suffisante dans des contextes familiers; en règle générale, a un bon contrôle grammatical malgré de nettes influences de la langue maternelle. Des erreurs peuvent se produire mais le sens général reste clair.
Peut se servir avec une correction suffisante d’un répertoire de tournures et expressions fréquemment utilisées et associées à des situations plutôt prévisibles..
MAÎTRISE DE L’ORTHOGRAPHE
- B2 Peut produire un écrit suivi, clair et intelligible qui suive les règles d’usage de la mise en page et de l’organisation.
L’orthographe et la ponctuation sont relativement exacts mais peuvent subir l’influence de la langue maternelle.
- B1 Peut produire un écrit suivi généralement compréhensible tout du long.
L’orthographe, la ponctuation et la mise en page sont assez justes pour être suivies facilement le plus souvent..
MAÎTRISE DU SYSTÈME PHONOLOGIQUE
- B2 A acquis une prononciation et une intonation claires et naturelles.
- B1 La prononciation est clairement intelligible même si un accent étranger est quelquefois perceptible et si des erreurs de prononciation proviennent occasionnellement.
SOUPLESSE
- B2 Peut adapter ce qu’il/elle dit et la façon de le dire à la situation et au destinataire et adapter le niveau d’expression formelle convenant aux circonstances.
Peut varier la formulation de ce qu’il/elle souhaite dire.
- B1 Peut adapter son expression pour faire face à des situations moins courantes, voire difficiles.
Peut exploiter avec souplesse une gamme étendue de langue simple afin d’exprimer l’essentiel de ce qu’il/elle veut dire.
TOURS DE PAROLE
- B2 Peut intervenir dans une discussion de manière adéquate en utilisant la langue qui convient.
Peut lancer, poursuivre et clore un discours convenablement en respectant efficacement les tours de parole.
Peut lancer un discours, intervenir à son tour au bon moment et terminer la conversation quand il le faut bien que maladroitement quelquefois.
Peut utiliser des expressions toutes faites (par exemple « C’est une question difficile ») pour gagner du temps et garder la parole pendant qu’il/elle réfléchit à ce qu’il/elle va dire.
- B1 Peut intervenir dans une discussion sur un sujet familier en utilisant l’expression qui convient pour attirer l’attention.
Peut lancer, poursuivre et clore une conversation simple en face à face sur des sujets familiers ou personnels.
DÉVELOPPEMENT THÉMATIQUE
- B2 Peut faire une description ou un récit clair en développant et argumentant les points importants à l’aide de détails et d’exemples significatifs.
- B1 Peut avec une relative aisance raconter ou décrire quelque chose de simple et de linéaire.
COHÉRENCE ET COHÉSION
- B2 Peut utiliser avec efficacité une grande variété de mots de liaison pour marquer clairement les relations entre les idées.
Peut utiliser un nombre limité d’articulateurs pour relier ses énoncés bien qu’il puisse y avoir quelques «sauts» dans une longue intervention.
- B1 Peut relier une série d’éléments courts, simples et distincts en un discours qui s’enchaîne.
- A2 Peut utiliser les articulations les plus fréquentes pour relier des énoncés afin de raconter une histoire ou décrire quelque chose sous forme d’une simple liste de points.
Peut relier des groupes de mots avec des connecteurs simples tels que « et », « mais » et « parce que ».
PRÉCISION
- B2 Peut transmettre une information détaillée de façon fiable.
- B1 Peut expliquer les points principaux d’une idée ou d’un problème avec une précision suffisante.
Peut transmettre une information simple et d’intérêt immédiat, en mettant en évidence quel point lui semble le plus important.
Peut exprimer l’essentiel de ce qu’il/elle souhaite de façon compréhensible.
- A2 Peut communiquer ce qu’il/elle veut dire dans un échange d’information limité, simple et direct sur des sujets familiers et habituels, mais dans d’autres situations, doit généralement transiger sur le sens.
AISANCE À L’ORAL
- B2 Peut communiquer avec spontanéité, montrant souvent une remarquable aisance et une facilité d’expression même dans des énoncés complexes assez longs.
Peut parler relativement longtemps avec un débit assez régulier bien qu’il/elle puisse hésiter en cherchant tournures et expressions, l’on remarque peu de longues pauses.
Peut communiquer avec un degré d’aisance et de spontanéité qui rend tout à fait possible une interaction régulière avec des locuteurs natifs sans imposer d’effort de part ni d’autre.
- B1 Peut s’exprimer avec une certaine aisance. Malgré quelques problèmes de formulation ayant pour conséquence pauses et impasses, est capable de continuer effectivement à parler sans aide.
Peut discourir de manière compréhensible même si les pauses pour chercher ses mots et ses phrases et pour faire ses corrections sont très évidentes, particulièrement dans les séquences plus longues de production libre.
CORRECTION SOCIOLINGUISTIQUE
- B2 Peut s’exprimer avec assurance, clairement et poliment dans un registre formel ou informel approprié à la situation et aux personnes en cause.
Peut poursuivre une relation suivie avec des locuteurs natifs sans les amuser ou les irriter sans le vouloir ou les mettre en situation de se comporter autrement qu’avec un locuteur natif.
Peut s’exprimer convenablement en situation et éviter de grossières erreurs de formulation.
- B1 Peut s’exprimer et répondre à un large éventail de fonctions langagières en utilisant leurs expressions les plus courantes dans un registre neutre.
Est conscient des règles de politesse importantes et se conduit de manière appropriée.
Est conscient des différences les plus significatives entre les coutumes, les usages, les attitudes, les valeurs et les croyances qui prévalent dans la communauté concernée et celles de sa propre communauté et en recherche les indices.